Caquins et Caquineries
dans lĠancien diocse
de Saint-Brieuc
La base de cette tude repose sur le
texte de lĠaveu du 21 novembre 1690 de Monseigneur Louis Marcel de Cotlogon,
Evque de Saint-Brieuc, au Roi Louis XIV.
Dans ce texte, le rdacteur nous
informe quĠil existe dans cet vch : Ç certaines familles de gens appellez les Caquins, lesquels sont
rputs serfs de lĠglise, demeurants en certains lieux appellez les
Caquinneries qui É È. LĠancien vch
de Saint-Brieuc est le seul des anciens vchs bretons dont la liste des caquineries, qui sont
au nombre de vingt-deux, nous semble la plus complte car il nĠy a aucune
caquinerie dans cet vch qui soit au domaine royal, voil pourquoi les caquins
du diocse de Saint-Brieuc sont dits Ç serfs de lĠEglise È. Cet aveu
qui nous reste est cependant postrieur la runion de la Bretagne la
France ; mais on ne peut douter quĠil constate un tat ancien cr par les
Ducs de Bretagne et continu par les Rois de France.
Les noms de Caquin, caqueux, en
breton : Ç kakous È, apparaissent dans les textes
progressivement partir du XVe sicle, o ils ont remplac les noms
de Lpreux, ladres, malornez ou mseaux. Ceci nous conduit faire un bref
historique de la lpre et des lpreux partir du Moyen ċge, puis tudier la
condition des Caquins, qui sont les descendants des lpreux. Pour finir par une
vocation des Cordiers qui remplaceront peu peu les caquins la fin du XVIIe
sicle dans le diocse jusquĠ la Rvolution.
- La Lpre et les lpreux
La lpre est une maladie chronique
provoque par une mycobactrie, dcouverte en 1872 par Armauer Hansen. CĠest
une maladie proche de la tuberculose, qui se dveloppe sur de longues annes,
et dont le remde nĠa t trouv quĠau milieu du XXe sicle. On a
dĠabord utilis une monothrapie aux sulfamides. Actuellement on utilise une
poly-chimiothrapie pour viter les rsistances. Le boulle de la lpre ou
boulle de Hansen se divise trs lentement, ce qui fait la haute chronicit de
la maladie.
Auparavant, cette maladie tait incurable, et les nombreuses
mentions faites dans les anciens documents des lpres guries montrent que
lĠon dsignait souvent sous ce mot dĠautres maladies de peau, dĠailleurs
souvent difficile identifier.
La lpre se multiplie lentement et
la priode dĠincubation de la maladie est dĠenviron cinq ans, mais les
symptmes peuvent nĠapparatre quĠau bout de vingt ans. Cette maladie nĠest pas
trs contagieuse. Elle est transmise par des gouttelettes dĠorigine buccale ou
nasale, lors de contacts troits et frquents avec un sujet infect et non
trait. Cette maladie attaque les nerfs, la peau, les ganglions lymphatiques,
couvre le derme de pustules et de plaques puis dforme et ronge les doigts et
les orteils.
La lpre qui svissait depuis les
temps anciens de faon endmique est surtout apparue chez nous la suite des
Croisades, car on peut imaginer que des croiss et des plerins revinrent contamins de Terre Sainte en
particulier partir des XIIe et XIIIe sicles.
Cette maladie tait trs mal connue
au Moyen Age, il suffit de voir comment Ambroise Par en 1585, dans son livre
au chapitre XI Ç Du prognostic de Lepre È parle de cette maladie : Ç La
Lepre est une maladie hereditaire et contagieuse,
quasi comme la peste, et du tout incurable, comme aussi souvent est la
peste. È Il ne fait malheureusement
que dcrire ce que pensait lĠopinion publique depuis des gnrations en
Bretagne mais aussi en France.
Il sĠest forg sur les lpreux un certain
nombre de fantasmes : ainsi : lĠhomme atteint de la lpre ne pouvait
plus gurir, il devait transmettre son mal tout ce qui entrait en
communication avec lui, ses enfants portaient en eux le germe de la maladie. On
retrouve aussi des crits surtout
partir du XVIIIe sicle, on peut citer, par exemple, le Dictionnaire de la langue bretonne, de dom Le Pelletier, publi en 1752 mais compos
ds le dbut du sicle, o il est crit lĠarticle Ç Cacous È :
Ç Ils sont censs descendus des Juifs disperss aprs la ruine de la sainte Cit de
Jrusalem (É), la populace aura attribu
(leur) sparation la lpre Judaque, que la Loi Sainte excluait de
tout commerce avec les sains È et
lĠarticle Ç LorganacĠh È : Ç Nos Bretons se
sont imagins que tous les Lpreux sont de race Juive et les ont en horreur. È Cette rfrence aux Juifs est dĠautant plus
remarquable que ceux-ci furent toujours peu nombreux en Bretagne depuis lĠdit
dĠexpulsion du duc Jean Le Roux en 1240. Avant 1940 un mythe de la lpre
svissait encore, puisquĠil tait
question dans une publication en 1939 de Lpre autochtone bretonne : maladie de Morvan ou
syringomylie ? au sujet de laquelle
nous trouvons encore la fin du XXe sicle des publications de
thses de mdecine sur le sujet.
Cette fantasmagorie nĠa pas pargn
lĠEglise, car elle avait elle-mme institu un crmonial imposant, relevant de
lĠoffice des morts, consacrant la sparation perptuelle du lpreux qui ne
devait plus paratre en public pour ne pas affecter la population encore saine.
Le malade tait exhort la patience, la rsignation : on lui
expliquait les conditions de sa nouvelle existence. Il ne devait plus paratre
en public sans son costume de lpreux. Il ne devait pas marcher pieds nus,
paratre au four, au moulin. A lĠglise, il devait rester prs de la porte,
la place assigne ses semblables. Il ne devait pas se laver dans les
ruisseaux, ni puiser aux sources, sinon avec un vase spcial. Il ne pouvait
manger quĠavec des lpreux, dans les marchs ne toucher aux denres que du bout
de sa baguette et ne recevoir les aumnes que dans son baril. Il ne devait parler
personne quĠen se plaant sous le vent, et annoncer son approche par le bruit
de sa crcelle. Ses restes devaient reposer dans un cimetire particulier. Les
lpreux sont pour les socits du Moyen Age des hommes impurs, des parias, qui
aprs un tel crmonial sont Ç morts quant au monde È. -
Les Lproseries
Les lproseries que lĠon trouve parfois
sous les noms de Ladreries, Maladreries, ou mme par dformation Maladrie,
sĠtaient tablies progressivement lĠcart des villes ou bourgs o la
gnrosit de lĠglise, de communauts religieuses, ou mme parfois dans des
domaines seigneuriaux. Les lpreux nĠtaient pas tenus dĠhabiter ces
Ç hpitaux È. Souvent on les laissait dans leur propre demeure, avec
les prcautions convenables ; mais ils nĠen taient pas moins sous la
protection de lĠEglise.
Cependant certains, quoi que possesseurs
de biens, habitent dans des lproseries ; ainsi en mai 1271, un lpreux
Thomas Maloste rsidant la lproserie du Gouray, renonce, devant le recteur
et son vicaire, tous ses droits dans la fort de Boquen au profit des moines
de lĠabbaye de Sainte-Marie de Boquen. Il nĠapparat dans cet acte de la fin du
XIIIe sicle aucune trace de servage.
Lors dĠun baptme Hnon, nous trouvons
encore en 1700, comme lieu de naissance : la Maladrie de Hnon. Nous
trouvons galement une maladrie Pldran. Dans lĠhistoire de Trdaniel, les lpreux taient accueillis prs dĠun
prieur (le prieur de la Madeleine) prs duquel il existait une maladrerie.
- Les descendants des
lpreux : les Caquins
A partir du moment o les caquins se
livrent au mtier de cordier, cĠest quĠils ne sont plus atteints de la lpre,
car le mtier de cordier est avant tout un mtier trs manuel.
La lpre, on le sait, provoque
des lsions cutanes et nerveuses qui entranent des lsions progressives et
permanentes des membres en particulier. Celles-ci nĠauraient pas permis un
lpreux de prparer le chanvre, de le teiller et de le peigner, pour le
dbarrasser des dbris et de sparer les fibres en fils trs fins pour
finalement le filer avec autour de sa taille, une touffe de chanvre en
bataille, que ses mains de prestidigitateur vont transformer en corde. Non,
aucun lpreux nĠa jamais fait ce travail et nos historiens du XIXe
sicle, qui nous ont laiss entendre ces fantasmes, se sont dlibrment
tromps.
Plus sĠloignaient les causes
qui avaient pu justifier la mise lĠcart des lpreux, plus ceux-ci faisaient
semble-t-il dĠefforts pour rentrer dans la vie commune. La plupart dĠentre eux
nĠavaient plus aucune trace de lpre et pourtant lĠopinion publique se
prononait de plus en plus contre eux. CĠest sans doute la confusion avec les
pestes qui mirent la Bretagne en coupes rgles, dans les XVe, XVIe
et XVIIe sicles. Toujours est-il que les descendants des lpreux,
que lĠon commenait dsigner le plus souvent sous les qualifications de caquins
et caqueux ne trouvrent plus autour dĠeux que dfiance, haine et mpris. La
Bretagne, avec les caquins, eut vritablement alors Ç sa race
maudite È.
La lgislation vint bientt
fortifier ce sentiment et lui donner une sanction que lĠon nĠavait pas
rencontre jusquĠalors, puisque les lpreux avaient bnfici des habitudes
charitables de lĠglise, mais le pouvoir civil, en se substituant peu peu au
pouvoir religieux vint, partir du XVe sicle, dicter des textes
pour rgir ces Ç parias È.
Le 12 fvrier 1425 le duc Jean V
dans ses constitutions, Ç Touchant les meseaux.È interdit ceux-ci de faire du commerce et ÇÉ pour
ce que cĠest maladie contagieuse,
É È ÇÉ et que nos juges
dessus les lieux les fassent sparer dĠavec les autres. È Toutefois le 16 avril 1447 le duc permet aux
caqueux de prendre des terres louage dans lĠvch de Vannes comme ailleurs
sans doute.
Le 18 dcembre 1456, Pierre II rend
une longue ordonnance sur les fouages (lĠimpt pay par chaque feu). Les caquins
sont exempts de cette taxe : le duc apparemment va se borner constater
cette exemption. Mais, il commence par rappeler que Ç caqueux, malornez
et ladresÉ È doivent
ÇÉ vivre du mestier de cordage et de faire des mesures de bois bled et aultres ouvrages É È. Puis, il leur fait grief dĠÇ affermer
hritages et y font labourage et aussi marchandent publiquement de plusieurs
marchandises aultres que celles que doibvent faire, dont en sont partie dĠeulx
grandement enrichis, É È.
Mais, en 1475, toutes les
dispositions prises par le duc Pierre II sont changes par un mandement de
Franois II qui va mettre les caqueux dans une situation misrable quĠils ne
connaissaient plus depuis de longues annes.
Le 5 dcembre 1475, le duc leur
interdit le mtier de faiseur de mesures de bois que son prdcesseur, le duc
Pierre en 1456, leur reconnaissait Ç comme accoutum dĠanciennet È. Voil supprim leur gagne-pain de lĠhiver. Le duc
leur interdit de prendre aussi ferme des terres, sous peine de confiscation ;
et il interdit tout sujet de les donner bail, sous la mme peine ;
enfin le duc prescrit Ç tous les caqueux hommes et femmes,
quand ils sortent de la maladrerie, de porter en lieu apparent de leur vtement
la marque rouge È.
Le 14 juin 1477, le duc Franois II
dans une ordonnance attnue les svrits de lĠordonnance de 1475 en faveur des
caquins de Saint-Malo et vraisemblablement valable ailleurs. Il fut reprsent
au duc que les familles de caqueux taient nombreuses, que la cessation de leur
labourage et sans doute aussi de leur mtier de barattier, les rduisait
mourir de faim ; quĠil leur faudrait se mettre mendier au-dehors. Le duc
compris le danger du vagabondage des caquins quĠil se voyait impuissant
empcher, et crut apparemment le prvenir en autorisant la ferme des
terres ; mais avec quelle parcimonie !
CĠest dans cette ordonnance de juin 1477
que lĠon trouve cette phrase : Ç Nos autres sujets non estant de
leur vacation et secte É È ( nos
sujets sains et non suspects (dĠtre) de leur secte), voil comment la fin du XVe sicle, on
suspectait les caqueux en Bretagne ducale.
Les juges ducaux sont chargs de
reconnatre le nombre de personnes en chaque mnage, et, sur ce nombre, ils
apprcieront Ç la quantit de terre dont le louage est ncessaire
chaque mnage pour sa substantation È ;
et ils autoriseront les baux de champs au plus proche des caquineries, mais
seulement pour trois annes.
On sĠexplique mal le parti pris des
ducs Pierre II et Franois II contre lĠaisance, la richesse des htes des
caquineries. On ne comprenait pas, cette poque, que lĠaisance, prix mrit
du travail honnte, devait avoir pour consquence plus de bien-tre, de
propret, dĠhygine, qui
sont les conditions indispensables pour la cessation de la lpre. Mais on peut
aussi penser que, les voisins des caquineries aient t jaloux de lĠexemption
des fouages dont bnficiaient les caquins et se plaignirent au fermier des
fouages, qui nĠa jamais assez de dbiteurs et que sur ces motifs, les ducs vont
punir les caquins de leurs obstinations ne pas acquitter cette taxe minime,
en leur interdisant de louer ou dĠacheter des terres et de vendre les produits
de ces terres.
Au point de vue de lĠimpt, lĠaveu de 1690
nous prcise que les caquins Ç É ne devaient aucun fouage au Roy et ne
payent aucune rente ny devoirs au dit seigneur Evesque pour leurs dites maisons
nommes caquinneries, mais tous ensemble luy doivent payer une taille de vingt
livres monnoye au premier jour de chaque anne É È. Voil peut-tre pourquoi dans les sicles prcdents
les caquins taient jalouss et rputs aiss par la population environnante au
point que les Ducs dans leurs ordonnances cherchrent limiter leur suppose
aisance. Une taille de 20 livres pour lĠensemble des caquins du diocse, mme
en supposant quĠil y ait une soixantaine de familles (52 caquins assujetis
lĠgail de 1635) cela fait un impt de 4 sols ou 48 deniers par caquins ou
famille de caquins. Quand on sait quĠun artisan ou un laboureur payait 2 3
livres de capitation cette poque (capitation de Langueux en 1696). Cependant
les caquins taient Ç contraignables È les uns envers les autres du paiement de cette
taille car en cas de non-paiement, le premier pris par les officiers de
lĠvque restait responsable devant ses semblables, sauf sĠil introduisait un Ç recours
vers les autres È.
Juridiquement, les caquins, parce quĠils
habitaient dans les caquineries et bien quĠils Ç soient en diverses
juridictions dans le dit diocse, leurs dites caquinneries et eux y demeurants,
ne sont toutefois justiciables que du dit seigneur Evesque, tant du rel que du
personnel. È Autrement dit les caquins
taient toujours justiciables de la juridiction des Rgaires de lĠvch de
Saint-Brieuc, quelle que soit la ou les juridictions, hautes, moyennes ou
basses, pouvant se trouver sur le territoire de leur paroisse.
Cependant en fvrier 1737, le Comte de
Toulouse, Duc de Penthivre fait rdiger un Ç Mmoire touchant le droit
de fief, mouvance et juridiction prtendue par monsieur lĠvesque de Saint
Brieuc sur les caquins ou cordiers demeurants dans plusieurs paroisses du Duch
de Penthivre dans les quelles son altesse srenissive le comte de Toulouze a
lĠuniversalit de fief É È. Ce mmoire
rdig semble-il par les notaires du Duc est trait en sept points, mais il nĠa
sans doute jamais t soumis au Parlement de Bretagne.
Il se produisit chez les caquins, du fait
de leur mise lĠcart, une situation endogamique avec pratique des unions
consanguines au quatrime et troisime degr aprs dispense de lĠvque de
Saint-Brieuc, mais il y eut aussi des unions consanguines au deuxime degr,
avec dispense du Pape. Il y eut mme des mariages annuls jusquĠ dix huit ans
plus tard pour cause de consanguinit, avec un second mariage dans une autre
paroisse, les enfants ns entre les deux mariages tant considrs comme
naturels ont d tre lgitims lors de ce second mariage. Car pour se marier
les caquins nĠavaient dĠautre ressource que la recherche de conjoints ventuels
dans les autres caquineries et pas seulement du diocse, comme nous le verrons
en parlant des caquineries et des patronymes qui y persistrent.
On recherche en vain une tymologie au mot
caquin et il existe comme toujours des sources qui sont peu vraisemblables et
relvent de la fantasmagorie, la seule tymologie qui prsente une certaine
vraisemblance, nous semble tre celle-ci : tout lpreux comme nous lĠavons
dit tait porteur dĠun petit baril pour recevoir le breuvage que la charit lui
offrait. En vieux franais, ce baril se nommait caque, caquet ou caquin. DĠo
une extension possible son porteur. Le mot caquin ou caqueux dsignerait donc
les descendants prsums des lpreux. Mais comment ce terme a-t-il survcu la lpre ?
-Les Caquineries
O trouvait-on des caquineries dans
lĠvch de Saint-Brieuc ? LĠAveu de 1690 nous donne la rponse
puisquĠil prcise quĠil existe
des caquineries dans lĠÇÉ vesch de Saint Brieu(c), scavoir aux paroisses
de Saint Michel de Saint Brieu(c), Plrin, Plquien, Plouha, Plhdel, Pllo,
Trgommeur, Quintin, Pldran, Quessoy, Hnnon, Loudac, Plumieux, Trdaniel, Le
Gouray, Maro, Ruca, Erquy, Plneuf, Planguenoual, Hillion et Yffiniac,
auxquels lieux le chacuns
des dits nommez Caquins, ont cymetiers sparez des autres paroissiens,
É È.
On peut se rappeler que ces cimetires
hors du bourg pour les victimes de la peste aux XVIe, XVIIe sicles
ont t une habitude au cours des pidmies o on enterrait les Ç contagis È
dans des cimetires spciaux, on avait fait
de mme pour les lpreux et lĠon ne cessa cette pratique que vers la fin du XVIIIe sicle en
gnral, mais Marou on enterrait encore part les cordiers en 1832.
Notons une coutume que les Caquins conformment lĠAveu de 1690 Ç doivent
au jour de visites des paroisses o ils demeurent respectivement chacun mnage
au dit seigneur Evesque ou son grand vicaire faisant la dite visite un licoul
de corde pour servir aux chevaux des visiteurs È.
Mais le
texte de lĠaveu ne nous prcise pas lĠemplacement de la caquinerie dans la
paroisse, aussi nos recherches se sont portes sur les noms de villages dans
les premiers cadastres de chaque commune ayant succd aux dites paroisses. Ces
recherches se sont rvles la plupart du temps infructueuses et nous nous
sommes tourns vers les lieux-dits. Nous trouvons sur les vingt deux
caquineries de 1690 : Saint-Brieuc une rue de la caquinerie et un
lieu-dit la caquinerie Plhdel,
Trdaniel, il y avait, autrefois, un lieu-dit la caquinerie encore sur
les cadastres dbut XIXe. La plupart du temps nous trouvons surtout
le nom de corderie qui a succd une caquinerie, ainsi Plrin, Erquy,
Plneuf, Planguenoual, Pllo, Marou, Quessoy, Ruca, Loudac et sans doute
Yffiniac. On trouve dans deux communes le nom de maladrie, dformation de
maladrerie Hnon et Pldran. A Quintin, dans le faubourg du
Vau-de-Gout, on trouve la madeleine ainsi quĠ Plumieux. Dans cinq communes, nous nĠavons pu,
ce jour, trouver lĠemplacement de la caquinerie.
Nous ne
pouvons pas tudier ici toutes les caquineries de lĠancien diocse de
Saint-Brieuc et nous avons d faire un choix dans celles o nous possdons
actuellement le plus dĠlments :
-
a) La caquinerie de Saint-Brieuc
La caquinerie de Saint-Brieuc dont nous
trouvons lĠemplacement sur un plan du XIXe , de la ville de
Saint-Brieuc au dbut du XVIIe (Plan Geslin de Bourgogne) et dont il
reste un nom de rue situ derrire lĠancien abattoir rue Notre-Dame. L, prs
de la chapelle saint Armel (St- Hermel, acte de 1653) qui parat avoir tait
rserve aux caquins, se trouvait la caquinerie proprement dite, la fontaine
qui leur tait spcialement affecte (fontaine es-caquins), une corderie, une
maladrerie et vraisemblablement un cimetire. Nous apprenons, au travers des
textes, que les caquins allaient aux offices lĠglise Saint-Michel o une
place leur tait rserve dans le bas de la nef, prs de lĠentre mais ceux-ci
nĠtaient surtout pas enterrs dans lĠglise ou le cimetire proche.
Cette caquinerie sise en bordure du fief de Boisboissel,
pourrait laisser penser que celle-ci ait t institue par les seigneurs du
Boisboissel, avant dĠtre intgre au rgaire de lĠvque par la suite.
Parmi les noms rencontrs la caquinerie
de Saint-Brieuc, nous pouvons citer : les Rouault, les Touesnon, les
Havet. Il nous semble quĠil nĠy avait dans cette caquinerie que trois ou quatre
familles.
Dans le registre paroissial des
baptmes de lĠglise Saint-Michel, nous trouvons en 1630 une naissance
enregistre en fin de registre et sous le titre Ç Caquins È et
suivre une naissance dĠun enfant illgitime. CĠest dire, comment taient
considrs les caquins cette poque. Un incident clate lors dĠune inhumation
en 1647, voici ce que lĠon trouve
dans le registre des spultures : "le treiziesme jour de
may mil six cent quarante et sept est dcd en la communion de la Saincte
Eglise Gilles Havet, cordier, lequel aprs avoir t administr des saincts
sacrements a t enspultur dans le simetiere de St Michel et du depuis, la
nuit d'entre le mercredi et jeudi, dterr par la populaire comme tant de la
race des caquins. Sign Jan Boujart". Nous
retrouverons des incidents de ce type Plrin, Erquy, Marou et Planguenoual.
- b) La caquinerie dĠErquy
La caquinerie dĠErquy, connue actuellement
sous le nom de corderie tait proche de la maladrerie du Saint-Spulchre, cette
caquinerie a t tudie par Jean-Pierre Le Gal La Salle dans le tome I de
lĠHistoire dĠErquy. Nous nous sommes permis dĠen reprendre des extraits.
Cette caquinerie se trouvait au carrefour
du chemin de Plneuf la Bouche et du Bourg dĠErquy Lamballe par la
Croix-Rouge. Le cimetire primitif se trouvait au pied de la chapelle du Saint-Spulchre
ou chapelle Saint-Pierre. Ce lieu ayant t donn aux Ursulines de Lamballe,
les caquins furent enterrs ailleurs.
Parmi les familles ayant vcu la
caquinerie, on peut citer : les Havet, les Ligeret, les Touesnon et les
Rouault, auxquelles pouvaient ventuellement se joindre des caquins venus
dĠailleurs, Plneuf, Planguenoual et autres paroisses plus lointaines, comme
des Denis ou des Carsimon, caquins dont la prsence Erquy fut pisodique. Au
XVIIIe sicle on compte de quatre six mnages, inscrits sur la
liste de la capitation dĠErquy.
Le premier caquin connu dĠErquy tait
Alain Havet qui en 1583 possdait un champ le long du chemin allant Ç de
la Caquinerie au bourg dĠErquy È, cette famille Havet fit des alliances
avec des caquins de Marou, de Plneuf et de Planguenoual et disparut dĠErquy
au milieu du XVIIIe sicle aprs un incident dont il sera question
ci-aprs. Le caquin Pierre Touesnon apparat vers 1640. En 1659 le recteur nota
que sa fille Catherine Ç fut inhume dans le cimetire de la Caquinerie È. Cette famille Touesnon eut des alliances avec des familles de
Plneuf, de Marou. Une autre famille, les Rouault se trouvaient Erquy en
1680 il y eut dans cette famille un fait curieux : Le 9 novembre 1706, se
mariaient Planguenoual, Simone Havet et Franois Rouault. Ce mariage devait
tre annul 18 ans plus tard pour cause de consanguinit. Lors de la
visite du vicaire piscopal de Saint-Brieuc il sĠaperut quĠils nĠavaient pas
demand de dispense de consanguinit, aussi le 12 mai 1724 ils se marirent une
seconde fois Erquy aprs avoir obtenu une dispense de l'vque. Entre les
deux mariages, ils ont eu cinq enfants, considrs comme naturels, qui ont t
lgitims lors du second mariage.
Si la situation des caquins
paraissait aise au XVIIe
sicle (ils possdaient des terres en dehors de la caquinerie proprement
dite) et dans lĠgail de 1635, ils
payaient pour quatre familles la somme de quarante-six sols, seule la
caquinerie du Gouray payait quarante-sept sols.Par contre ces caquins semblent
avoir priclit au XVIIIe sicle. En tmoigne la vente de plusieurs
de leurs biens. En 1721 se droulrent Erquy des vnements qui rappellent
trangement ceux de Saint-Brieuc de 1647, de Plrin en 1690, de Plneuf en 1694
et de Planguenoual en 1716. Le 4 avril 1721 meurt le caquin Julien Havet g de
102 ans ? Le recteur, en excution des arrts du Parlement, autorisa son
fils le faire inhumer dans lĠglise, mais cause de Ç lĠopposition de
plusieurs particuliers È ne lĠinscrivit pas au registre. Dans la nuit
suivante Ç les dits particuliers forcrent la porte de lĠglise,
dterrrent le corps et le portrent au seuil de la maison de son fils la
caquinerie, en tirant plusieurs coups de fusil avec des menaces È.
Le
lendemain matin, le fils enterra lui-mme son pre dans lĠancien cimetire de
la caquinerie et se rendit ensuite Saint-Brieuc pour dnoncer ce fait au
substitut du Snchal. Le 10 avril, ce dernier Ç descend È Erquy, fait exhumer le corps puis inhumer dans le
cimetire et dfendit toute inhumation de qui que ce soit Ç hors
du cimetire ou de lĠglise É È. Trois
jours aprs, dans la nuit, Ç les malfaiteurs continuant leur
impit É dterrent une seconde fois le corps et le remettent la porte de ses
enfants É È. Ceux-ci nĠosrent plus
lĠenterrer hors du cimetire de peur de tomber sous le coup de la justice, ni
dans le cimetire de peur de nouveaux incidents, ils le gardrent devers eux Ç dans
lĠesprance de le faire renterrer en terre sainte È.
Le fils du dfunt sĠen retourna
Saint-Brieuc prvenir le substitut. Celui-ci au lieu de Ç sĠmouvoir de
telles impits È se dclara Ç indispos
É È. Le fils nĠeut alors dĠautre
ressource que de se tourner vers le Parlement de Bretagne. Le 29 avril 1731, le
Procureur Gnral fait Ç remontrance È au Premier Prsident de Brillac, dĠenjoindre au
Snchal de Saint-Brieuc de faire Ç enterrer le corps en terre
sainte È et de faire publier des
monitoires afin de dcouvrir lĠidentit des Ç particuliers È.
Il
ne semble pas que cette affaire eut des suites. Julien Havet d retourner au
cimetire des caquins car il nĠetait pas inscrit au registre des spultures. En
revanche, on y trouve la date du 2 juin le nom de son fils que ces motions
avaient conduit de la vie au trpas. A partir de cette date, aucun caquin ni
cordier dĠErquy nĠprouva lĠostracisme sculaire de ses concitoyens.
- c) La caquinerie de Plrin
On avait lĠhabitude de dire que la
caquinerie de Plrin se situait au Spulcre, or en consultant rcemment le
cahier paroissial de Plrin, nous avons trouv pour lĠanne 1690 un texte
datant de la deuxime moiti du XIXe sicle
et donnant des prcisions sur
lĠemplacement de la caquinerie de Plrin : Ç Ils habitaient le
lieu nomm encore aujourdĠhui la Corderie et avaient un cimetire proximit
de leur village, É È Mais
Ç Lorsque les Etats de Bretagne firent ouvrir en 1773 la nouvelle route de
Lanvollon, maintenant ancienne route de la Cte-aux-Roux, le trac traversa le
cimetire des cordiers et les ouvriers mirent dcouvert une certaine quantit
dĠossement. Le cimetire dĠailleurs avait t abandonn ds 1690, en suite dĠun
arrt du Parlement qui ordonna que lĠinhumation des cordiers se fit dans le
cimetire commun È.
Comme Saint-Brieuc et Erquy Ç des
scnes scandaleuses È se produisirent
Plrin au mois de dcembre 1690.
En effet : Ç É cette mesure (lĠinhumation des cordiers dans le cimetire commun) suscite dans le quartier
de la Boissire, une vritable meute. Le premier cordier qui mourut, Mathurin
Havet, aprs avoir t dpos lĠglise et dpos dans le cimetire commun,
fut exhum la nuit suivante et transport dans une ruelle É o il fut retrouv
le lendemain. Le Recteur procda une nouvelle inhumation. Nouvelle exhumation
la nuit suivante ; la bire du malheureux fut porte la porte du
presbytre contre laquelle on lĠappuya debout et la premire personne qui
sortit le lendemain faillit tre crase.È
Pour
viter de nouvelles profanations, le recteur sur lĠavis du procureur fiscal,
inhuma le cadavre dans lĠglise. Ç On ne lĠy laissa pas
davantage. Une bande de forcens, arms de pioches, y fit le lendemain, 28
octobre irruption lĠissue de la grandĠmesse, au moment o le Recteur donnait
la communion, et l, en prsence du S. Sacrement, dterrrent les restes de
lĠinfortun Havet et le transportrent au bas du chemin du Colvez dĠo le
Recteur le fit de nouveau enlever et rintgrer dans lĠglise È.
Mais le recteur nĠtait pas encore au bout
de ses peines, car : ÇÉ ces nergumnes, ne se trouvent pas pour battus
et voulant tout prix empcher que le corps du malheureux parias fut enterr
en terre sainte, revinrent la charge le 30 octobre, excitrent la population
se joindre eux et nĠy pouvant parvenir, se rendent la nuit suivante lĠune
des portes de lĠglise, celle de la chapelle S.Yves, quĠils enfoncrent avec
des barres de fer et exhumrent pour la 4e fois, lĠobjet de leur
haine et le transportrent au loin accompagnant leur marche de coups de fusils È. La notice ne prcise pas ce quĠil est advenu du
corps du malheureux.
Un arrt de la cour royale condamna les
principaux auteurs des troubles tre fustigs pendant trois jours de marchs
conscutifs, aux divers carrefours de Saint-Brieuc et ils furent exils ensuite
de la paroisse et de toute lĠtendue de la juridiction royale, sous peine de
mort , sĠils taient repris.
Parmi les caquins ayant habit la
caquinerie de Plrin, nous trouvons dans la notice de la paroisse, un tat
dress le 8 janvier 1635 par lĠofficial, qui constate lĠexistence Plrin de
cinq chefs de famille participant la taille annuelle perue par lĠvque du
fait de sa juridiction sur les caquineries du diocse. A savoir :
Gilles Havet, fils Alain, impos 10 sols
Sylvestre Kersauson ÉÉÉÉÉ...1 sol
Simon HavetÉÉÉÉÉÉÉÉÉ5 sols
Yvon TotivinÉÉÉÉÉÉÉ......16 sols
Simon TotivinÉÉÉÉÉÉÉÉ...5 sols
La caquinerie de Plrin payait donc cette poque 37 sols de taxe,
soit une moyenne de 7,4 sols par caquin, or il fallait que lĠofficial trouve 20
livres ou 400 sols (sans compter les vacations des officiers, des gailleurs et
des collecteurs), entre les 22 caquineries de la juridiction de lĠvque, une
soixantaine de familles pouvaient donc participer la taille annuelle, ce qui
nous donne entre trois ou quatre familles en moyenne dans chaque caquinerie.
On trouve aussi dans des naissances au
tout dbut du XVIIIe Plrin des Denis et des Rouault, on note dans
les baptmes dĠenfants que les parrains et les marraines sont aussi des
caquins. Dans les registres paroissiaux, on trouve pour lĠanne 1681 la
spulture dĠun cordier du Ç village de la valle È inhum au Ç lieu accoutum È, cimetire des caquins, au Colvez, sans aucun
doute. Mais en 1710 la spulture dĠun cordier eut lieu au Ç cimetire
paroissial de Plrin È. LĠarrt du
Parlement avait t enfin respect. Mais la discrimination vis vis des
caquins tait, l aussi, complte.
-
Les Cordiers
Mme si les caquins exeraient le
mtier de cordier qui leur avait t impos par les ducs de Bretagne, leurs
descendants, anciens caquins restrent pour la plupart dans les caquineries o
ils taient ns grce aux droits de jouissance presque gratuits bien que
transmissibles quĠils avaient acquis sur les biens de leurs parents dans les
caquineries. Ils hritrent pour longtemps encore de lĠaversion que leurs pres
avaient encourue, et restrent soumis quelques mesures dĠexception que la
ncessit avait pu justifier quand elles furent dictes contre les lpreux.
Cependant dans les registres paroissiaux,
compter du dbut du XVIIe sicle, ils sont de plus en plus nomms
Cordiers et mme Cordires, lors de mariages. Ils sont devenus cause de leur
ascendance une Ç race part È puisquĠils sont les seuls exercer ce
mtier car ils ont le savoir faire et personne ne voudrait exercer un mtier
auquel se rattache tous les fantasmes qui entourent les lpreux et les caquins.
- Les Corderies
CĠest sous ce nom que lĠon trouve encore
lĠemplacement ou la proximit des anciennes caquineries. Mais il ne faut pas
confondre ces corderies avec celles qui ont t cres au XIXe
sicle au voisinage des ports comme au Lgu Saint-Brieuc ou Plrin par
exemple o lĠon trouve cette poque plusieurs corderies de cration rcente.
Les caquins qui avaient achet des terres en dehors du primtre de la
caquinerie sur dĠautres seigneuries et juridictions sĠy tablirent progressivement,
crant des lieux-dits corderies. Voil comment un certain nombre de caquineries
sont connues partir du dbut du XIXe sous le nom de corderies.
CĠest gnralement ce nom que lĠon trouve dans les cadastres dits napoloniens.
LĠaveu de 1690, sur lequel nous nous
sommes appuys puisquĠil est le
seul texte existant sur cet ostracisme sculaire, semble dpass cette date,
car il parle de caquins, alors que les actes, que nous avons largement consults,
parlent toujours de cordiers comme dĠailleurs les registres paroissiaux. Il
semble bien que cet aveu ne soit quĠune copie dĠaveux antrieurs qui en 1690 ne
sont plus, la ralit puisque les actes notariaux et les registres depuis
presque cinquante ans nous parlent de corderies et de cordiers. On peut donc
conclure, que depuis le milieu du XVIIe sicle, les cordiers avaient
remplac les caquins dans le langage courant. Les caquins et les caquineries,
que lĠon trouve dans les textes partir du XVe sicle, ont disparu
vers la fin du XVIIe
sicle pour tre remplacs par les cordiers vis vis desquels on garde la mme
intolrance malgr les nombreux jugements du Parlement de Bretagne qui en 1690
avaient proclam la disparition totale de la lpre et la rintgration des
caquins ou cordiers dans tous leurs droits, qui ne seront reconnus quĠ la
Rvolution et dont le souvenir ne commencera sĠestomper en Bretagne quĠau
milieu du XIXe sicle.
Pour conclure permettez-moi de reprendre
les dernires phrases de la notice du recteur de Plrin, qui a crit dans le
livre de paroisse, aprs 1850 :
Ç En 1789, et de mme de
nos jours, les prjugs si injustes qui existaient autrefois contre les
caquins, restaient encore dans toute leur force. Une famille se fut cru
dshonore si un de ses membres avait contract une alliance avec eux. Mais,
depuis une cinquantaine dĠannes, les progrs aidant, on a t un peu moins
susceptible ; un certain nombre de jeunes gens et de jeunes personnes de
nos meilleures familles nĠont pas cru droger en pousant des garons ou des
filles de caquins ; il est vrai que ces derniers ayant toujours t
laborieux et conomes, se trouvrent la tte de fortunes respectables,
couvrant ainsi lĠindignit originelle de leur raceÈ.
Michel Chevalier (http://eric.havel.free.fr)
Bibliographie :
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Ç Les cacous de Bretagne È, Bull. Soc. Polym. du Morb., (1871) pp. 140-165
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Trvdy (J.),
Ç Caquins en Bretagne È, Bull. Soc. Polym. du Morb., (1903) pp. 192-255
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Geslin de Bourgogne
(J.), Ç Les races maudites en Bretagne È, Bull. Soc. Emul. des
Ctes-du-Nord, t. XI, (1873),
pp.207-215
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Le Gallo (Y.),
Ç Lpre et mythe de la lpre È dans La Sant en Bretagne, dit. Hervas, pp. 263-258
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Croix (A.), Ç Les
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Le Gal La Salle (J.P.)
Ç Histoire dĠErquy È t.1, pp. 565-566
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Recteur de Plrin,
Ç cahier de paroisse È Plrin, vers 1850, pp. 69-71
-
Archives dpartementales
22, gail caquins, 1600, 1611, 1635 – mmoire de Feuvrier 1737 –
Comte de Toulouse.
-
Gilbert Loubs,
Ç LĠnigme des cagots È dition sud ouest