Esquisse de la juridiction dÕancien rŽgime sur notre territoire

 

 

La justice de lÕancien rŽgime sur notre territoire nÕa ŽtŽ abordŽe que par petites touches et il nous est difficile dÕen avoir une histoire intŽressante ˆ travers ces travaux, pourtant nombreux des MŽmoires de la SociŽtŽ dÕEmulation.

 

CÕest ainsi que lorsque nous avons  voulu traiter ici de la Justice de 1790 ˆ lÕan X, pour faire suite ˆ notre travail sur lÕAdministration de la mme Žpoque, Nous nous sommes rendus compte que nous nÕavions aucune base de rŽfŽrence sur lÕAncien RŽgime.

 

Voilˆ comment nous avons eu lÕidŽe de faire ce travail, qui est trs difficile pour quelquÕun qui nÕa jamais fait dÕhistoire du droit. Mais ˆ lÕheure o les procŽdures juridiques se rŽforment, ainsi que les siges des tribunaux. Il nous a paru intŽressant de rechercher les fondements de la justice et en particulier ceux construits sur la fŽodalitŽ, cÕest-ˆ-dire la justice seigneuriale, qui est parfois dite justice infŽrieure parce quÕelle se situe ˆ la base.

 

Nous verrons ensuite arriver les baillies ou sŽnŽchaussŽes ducales puis royales, qui  furent introduites dans la Province ˆ mesure que reculait lÕindŽpendance du DuchŽ, et dont le nombre ne cessa de cro”tre dÕune faon anarchique.

 

Le pouvoir royal les rŽforma, supprimant les siges trop exigus et leur nombre passa de 42 en 1551 ˆ 24 ˆ la veille de la RŽvolution. Les sŽnŽchaussŽes connaissaient des appels des jugements de la justice seigneuriale.

 

Le Parlement de Rennes jugeait en dernier ressort les appels des jugements des sŽnŽchaussŽes. Nous parlerons brivement des lieux o sÕexerait la justice et de la situation des prisons ˆ la charge des ge™liers.

 

Nous ne pouvions pas donner une idŽe exacte de la justice dÕancien rŽgime, sans parler en dernire partie dÕune procŽdure de justice de la fin du XVIIe sicle, o interviennent la justice seigneuriale, lÕappel en sŽnŽchaussŽe et lÕappel en dernier ressort au Parlement de Bretagne. Les sanctions pourront nous Žtonner, mais elles ont valeur dÕexemple pour les officiers de justice.

 

 

1 - La Justice seigneuriale

 

Ds le Moyen Age, en Bretagne, les seigneurs dÕimportance avaient le droit plein et complet de rendre la justice, haute et basse, civile et criminelle, ˆ tous les hommes vivant sur leurs terres. Le droit de justice Žtait un droit rattachŽ au fief.  Si ˆ lÕorigine le seigneur pouvait tenir en personne sa cour de justice avec ses vassaux, bien vite celui-ci se trouva empchŽ de la tenir et les multiples chicanes lÕennuyrent au point quÕil dŽsigna un officier judiciaire que lÕon appela un SŽnŽchal.

 

Le sŽnŽchal, seul juge de base rendait des jugements selon  les Usements locaux et la Trs Ancienne Coutume de Bretagne, mais ˆ partir du XIVe sicle, les procs et les formalitŽs de justice se multipliant, on donna au sŽnŽchal un second ou lieutenant appelŽ AllouŽ. Ces deux juges ne jugeaient jamais ensemble, mais toujours sŽparŽment. Vers le mme temps sÕintroduisit dans les juridictions le procureur fiscal, cՎtait le reprŽsentant de lÕaction publique. Au Moyen Age ces hommes constituaient la composition ordinaire du sige de justice, sans compter les auxiliaires et les supp™ts nŽcessaires, greffiers et sergents (devenus les huissiers), avocats, notaires, etcÉ

 

Il existait des hautes, moyennes et basses justices. La distinction entre la compŽtence de chacune est gŽnŽralement peu nette. Bertrand dÕArgentrŽ dŽfinissait: pour les basses justices une compŽtence fŽodale, une compŽtence civile Žtendue et quelques attributions administratives ou de police; pour les moyennes justices, il reconna”t en outre une certaine compŽtence au criminel, une juridiction de police plus large et une juridiction gracieuse. Enfin il rŽserve aux hautes justices: Ç Le droit de bannies et dÕappropriement, la puissance de mort et connaissance des dŽlits qui lÕemporte; le droit de confiscation et dՎpaves. È

 

Dans les Archives, nous trouvons nombre de sŽnŽchaux dont les plus anciens sur notre territoire furent MainfŽni, sŽnŽchal de Penthivre vers 1096 et 22 sŽnŽchaux jusquՈ la fin du XIIIe sicle.  Guillaume Le Borgne, sŽnŽchal de Go‘llo, 1212-1220, Guillaume Maupetit, sŽnŽchal de Jugon ˆ partir de 1231 ou encore Alain Roland, sŽnŽchal de Quintin vers 1241. Nous retrouvons les sŽnŽchaux du XIIIe sicle seulement dans les anciens comtŽs ou baronnies de notre territoire.

 

La justice seigneuriale haute et basse reprŽsentait environ 400 juridictions pour notre dŽpartement, ainsi au Chemin-ChaussŽe en La Bouillie la justice sÕexerait depuis 1272 au moins. A ces justices, il ne faut pas oublier dÕadjoindre les justices des Abbayes, qui possŽdaient Žvidemment des fiefs, celles des Commanderies et de leurs dŽpendances. Parmi les justices seigneuriales, il ne faudrait pas omettre non plus les justices des Žvques bretons, qui en tant que seigneur temporel possŽdaient des fiefs et de ce fait une juridiction que lÕon nommait le RŽgaire ou les RŽgaires, il en Žtait de mme des chapitres de leurs cathŽdrales. Pour notre territoire, il sÕagissait surtout des ŽvchŽs de TrŽguier et Saint-Brieuc, dont nous avons parlŽ lors dÕun prŽcŽdent mŽmoire: Diocse et Paroisses de lÕAncien RŽgime sur le territoire des C™tes dÕArmor.

 

Mais, il y avait aussi sur les fiefs des Ducs et ensuite des Rois, des justices infŽrieures, qui ont ŽtŽ souvent la base des juridictions supŽrieures.

 

La justice dՎglise ou ecclŽsiastique se trouvait dans les ŽvchŽs o il y avait une OfficialitŽ diocŽsaine

 

a) Les juridictions des Abbayes et des PrieurŽs

 

Les abbayes dÕhommes eurent des juridictions seigneuriales avec haute justice. Nous pouvons citer par type dÕordre: Les Augustins avec les abbayes de Sainte-Croix ˆ Guingamp et celle de Beaulieu ˆ LanguŽdias. Les BŽnŽdictins avec les abbayes de Saint-Jacut ˆ Saint-Jacut, celle de Notre-Dame de Lantenac (1149-1790) ˆ La Chze qui nÕavait, on ne sait pourquoi, quÕune juridiction moyenne, Sainte Croix de QuimperlŽ qui possdait la seigneurie de Callac depuis 1572. Les Cisterciens avec les abbayes de Notre-Dame de BŽgard (1130-1790), de Notre-Dame de Boquen (1137-1790) de Saint-Aubin des Bois (1137-1790) de Bon-Repos (1184-1790), et les PrŽmontrŽs avec lÕabbaye de Beauport (1202-1790) ˆ KŽrity.

 

Les prieurŽs dÕhommes au nombre de neuf au XVIIIe sicle avec des juridictions hautes, se rŽpartissent pour Dinan en prieurŽs de LŽhon, de Saint-Malo et de Saint-Sauveur, ˆ Guingamp nous trouvons ceux de Saint-Sauveur et de la TrinitŽ. A HŽnanbihen, le prieurŽ Notre-Dame, celui de Notre-Dame Žgalement ˆ Jugon, avec une justice moyenne. Un prieurŽ Saint-Michel ˆ Moncontour et enfin le prieurŽ de la Vieille-Tour ˆ Plouasne. Ces prieurŽs Žtaient pour la plupart bŽnŽdictins, ils Žtaient rattachŽs ˆ lÕabbaye bŽnŽdictine de Marmoutiers.

Il ne faudrait pas omettre dans les prieurŽs, le prieurŽ bŽnŽdictin de Saint-Georges, prieurŽ de femmes ˆ Pleubian, qui avait une juridiction haute, moyenne et basse, qui Žtait la seule juridiction de cette paroisse qui Žtait le fief du prieurŽ.

 

b) Les juridictions des Ordres militaires

 

Le Temple et les Hospitaliers de Saint-Jean de JŽrusalem rŽunis aprs la chute des Templiers en ordre de lÕH™pital avec quatre commanderies en Bretagne, dont trois avaient des fiefs sur notre territoire:

  1. La commanderie de la Guerche (Ille et Vilaine), dont dŽpendait les membres de  Beaucorps en PlŽboule, la Caillibotire en Plurien.  La NouŽe en Yvignac et Le CrŽacÕh et Claire Fontaine en PlŽdran.
  2. La commanderie de la Guerche (Ille et Vilaine), dont dŽpendait les membres de  Beaucorps en PlŽboule, la Caillibotire en Plurien.  La NouŽe en Yvignac et Le CrŽacÕh et Claire Fontaine en PlŽdran.
  3. La commanderie de la FeuillŽe (Finisterre), dont dŽpendait les membres: du Palacret (Saint-Laurent), de Pont-MŽlvez, du Louch (Le Loch), de Ma‘l, PlŽlo et Plouaret, mais dont il ne restait en 1766 que les hautes justices du Palacret, de Pont-Melvez  du Loch et de Ma‘l en Ma‘l-Pestivien.

 

c)  Les autres juridictions seigneuriales

 

Parmi les juridictions hautes, ayant eu quelque importance, nous pouvons distinguer les juridictions de Quintin avec: 11 juridictions sÕexerant ˆ la juridiction de la baronnie. Celle-ci sՎtendait dans les paroisses de Saint-Thurian, Le Foeil, Saint-Donan, Plaine-Haute, Plaintel, Saint-Brandan, Allineuc, Lanfains, Le BodŽo, La Harmoye, Le Haut-Corlay, Saint-Bihy, Bothoa,  et ses trves de Saint-Gilles, Le Vieux-Bourg, PlounŽvez-Quintin et Peumerit-Quintin. CՎtait une juridiction importante, o lÕon trouvait, un auditoire, une prison et de  nombreux officiers de justice.

 

La juridiction de Corlay avec: 12 juridictions sÕexerant ˆ la ch‰tellenie, qui sՎtendait sur les paroisses de Caurel, Corlay, Laniscat, MerlŽac, Plussulien, Le Quillio, Rosquelfen, Saint-Gelven, Saint-Gilles-Vieux-MarchŽ, Saint-Martin-des-PrŽs, Saint-Mayeux et Saint-Ygeaux, relevant en appel du domaine royal de Plo‘rmel.

La juridiction de PlŽdran avec 20 juridictions, dont le Plessis-le-lay, le CreacÕh, la Saulnire (haute justice), la VicomtŽ de PlŽdran, Piruit, le Hirel, le Cosineuf, la Ville-Hellio (haute justice), le Buchon, la Houssaye, Cou‘ssurel et le Vau-Morin (haute justice), la Cornillre, Beaurepaire, Craffault, CarmŽnŽ et Claire-Fontaine (haute justice), Penguilly, la Ville-Meneuc, la Belleville (justice moyenne); PlŽdran possŽdait un auditoire.

Il y avait aussi les juridictions de Quessoy avec 19 juridictions, de Corseul avec 14 juridictions ou celles de Paimpol avec 12 juridictions et bien dÕautres quÕil serait trop long de citer ici.

 

Dans les juridictions seigneuriales, nous devons classer les seigneuries ducales qui passrent au Roi et lÕon retrouva sur notre territoire des proches fiefs du Ç Roi-seigneur È ˆ Lannion, Saint-Brieuc, Jugon et Dinan. Mais ces fiefs furent dÕimportance inŽgale et ce fut sans doute le fief royal de Lannion qui fut le plus important dÕentre eux. Il comprenait au moins seize paroisses. Mais ˆ Saint-Brieuc, le fief du Roi Žtait peu Žtendu ˆ cause de la juridiction des RŽgaires. Quant ˆ Jugon, cՎtait un proche fief comprenant trente quatre justices seigneuriales mouvantes directement du roi. Dinan, quant ˆ elle, Žtait de mŽdiocre Žtendue, mais elle comprenait quatre-vingt-dix justices seigneuriales mouvantes.

 

Il nous reste ˆ voir les OfficialitŽs diocŽsaines, sur les diocses de TrŽguier, Saint-Brieuc et Dol. Les officialitŽs Žtaient des tribunaux ecclŽsiastiques chargŽs ˆ partir du Droit canonique de juger les affaires concernant les clercs de diffŽrents degrŽs du diocse, voire mme dÕaffaires civiles ou mixtes, prŽsentant un caractre sŽculier et une dimension religieuse. Plus tard, les officialitŽs feront des Monitoires, pour la recherche de tŽmoins dans des affaires criminelles.

 

Ainsi nous trouvons dans la sŽrie B des Archives dŽpartementales sur Jugon vers 1785, une affaire criminelle liŽe ˆ un infanticide, dans lequel le juge a obtenu: de lÕofficial de Saint-Brieuc un monitoire publiŽ par les recteurs de Dolo, Saint-Igneuc et Jugon et de lÕofficial de Saint-Malo un monitoire publiŽ par le recteur de Lescou‘t, enjoignant de relever les faits connus, sous peine dÕexcommunication. Nous trouverons des faits similaires dans notre dernire partie.

Parmi les officiaux connus, nous pouvons citer pour TrŽguier: Yves HŽlory (1284-1303) et beaucoup plus tard Yves Bastiou (1785-1788). Dans le diocse de Saint-Brieuc: Antoine Alain de Beaulieu vers 1703, Antoine du Bois vers 1740 et Maurice Vitel en 1768. La gŽographie du diocse de Dol, obligea lՎvque ˆ nommer plusieurs officiaux, il y en eut ˆ Loguivy-les-Lannion, ˆ Lanvollon et ˆ Saint-Samson pour notre territoire.

 

 

2 - Justice ducale et royale

 

a) Justice ducale jusque vers 1532

 

DŽs le XIIIe sicle, le duchŽ fut divisŽ en huit baillies ou sŽnŽchaussŽes ducales: Bro‘rec, Cornouaille, LŽon, Nantes Penthivre, Plo‘rmel, TrŽgor et Rennes, dont deux nous intŽressent le TrŽgor et le Penthivre pour une partie du territoire. Nous retrouvons la baillie de Cornouaille pour la partie appartenant au diocse de Cornouailles et la SŽnŽchaussŽe de Rennes pour le diocse de Saint-Malo.

 

Il semblerait toutefois que seules deux barres supŽrieures aient existŽ, Rennes et Nantes, celles-ci se partageant la Bretagne dÕune faon inŽgale. Notre territoire Žtant dans la barre de Rennes, qui avait dans son ressort les huit ŽvchŽs autres que celui de Nantes.

Mais il y avait des sŽnŽchaussŽes ducales dont le nombre  varia trs souvent, nous avions ˆ partir du XVe sicle, quarante sŽnŽchaussŽes, parmi lesquelles, la sŽnŽchaussŽe de TrŽguier qui fut transfŽrŽe de bonne heure ˆ Guingamp avec ressort sur le Go‘llo, le Penthivre ne reut de sŽnŽchaux ducaux que par intervalles. Les sŽnŽchaux ducaux disparurent du Penthivre en 1317, lors de sa nouvelle constitution en apanage; ils y revinrent vers 1420 lors de la confiscation. Les derniers Ducs eurent tendance ˆ constituer une organisation judiciaire sur le modle des Rois de France.

 

b) Justice royale de 1532 ˆ 1790

 

LՎtablissement des sŽnŽchaussŽes royales dÕAncien RŽgime dŽcoulait de lÕorganisation prŽŽtablie par les Ducs bretons. Ces sŽnŽchaussŽes royales furent introduites dans la Province ˆ mesure que reculait lÕindŽpendance du DuchŽ, symbole de la prŽsence royale, leur nombre ne cessa de cro”tre dÕune manire anarchique. Le pouvoir royal supprima les siges au ressort trop exigu ou pas assez vaste, leur nombre passa alors de 42 en 1551 ˆ 24 ˆ la veille de la RŽvolution.

 

Pour notre territoire, si nous projetons une carte des C™tes dÕArmor sur la carte des PrŽsidiaux et des SŽnŽchaussŽes de Bretagne, nous voyons quÕil existe ˆ cette Žpoque: la sŽnŽchaussŽe de TrŽguier au sige de Lannion qui couvre une partie du TrŽgor; la sŽnŽchaussŽe de Saint-Brieuc qui couvre le Go‘lo, la rŽgion proche de Saint-Brieuc, une partie du Penthivre et la juridiction de Quintin, qui sՎtendait comme on lÕa vu jusquÕau Haut-Corlay, Bothoa et Peumerit-Quintin; la sŽnŽchaussŽe de Jugon qui sՎtendait de Merdrignac au cap FrŽhel, sur une largeur approximative de 15 kilomtres. La sŽnŽchaussŽe de Dinan, qui sՎtendait jusque dans lÕIlle-et-Vilaine actuelle.Mais dans le bas du dŽpartement, certaines juridictions dŽpendent de la sŽnŽchaussŽe de Plo‘rmel, dÕautres de celle de Carhaix, comme la juridiction de Rostrenen.

 

Les sŽnŽchaussŽes royales connaissaient les appels des sentences des juridictions seigneuriales de leur ressort.

 

Les sŽnŽchaussŽes fonctionnaient gr‰ce ˆ des officiers de justice, qui Žtaient propriŽtaires de leurs charges et recevaient des frais de justice qui Žtaient assez souvent ŽlevŽs. Parmi ces officiers, on pouvait distinguer:

-  Les Officiers supŽrieurs:

¥ Le SŽnŽchal, seul juge civil et criminel de la sŽnŽchaussŽe qui prŽsidait le tribunal. Tous les sŽnŽchaux des juridictions royales furent nobles jusquÕau XVIIe sicle, aprs leur office passa entre les mains de bourgeois notables.

¥ LÕAllouŽ, premier juge aprs le sŽnŽchal, il Žtait son bras droit et son remplaant.

¥ÊLe Lieutenant civil ou criminel, second supplŽant, il sÕoccupait de la police.

¥ÊLe Procureur du roi reprŽsentait la partie publique, cՎtait le reprŽsentant direct du roi, qui avait la charge de dŽfendre devant les juges les intŽrts du souverain et de poursuivre les criminels.

- Les Officiers secondaires:

¥ Le Greffier Žtait lÕauxiliaire indispensable des officiers de justice, lՎlŽment permanent du tribunal. Ë lÕaudience, il tenait les registres et rŽdigeait les minutes des jugements rendus. Il Žtait chargŽ de lÕexpŽdition des pices et des grosses des dŽcisions, ce qui lui procurait son principal revenu.

¥ LÕHuissier, cet office fut crŽŽ en 1635 supprimŽ en 1653, par Louis XIV et de nouveau ŽrigŽ par lui en 1653 ˆ titre formŽ et hŽrŽditaire. LÕhuissier assurait toutes les significations: recherche et signification dÕinculpŽ, saisies et annotations de biens. Il Žtait peu apprŽciŽ du public, qui ne sÕempressait pas pour le renseigner et refusait en gŽnŽral de signer les procs-verbaux de perquisition. Lors de ses recherches, lÕhuissier se faisait accompagner au moins dÕun Sergent ou dÕun cavalier de la MarŽchaussŽe.

- Les auditoires et les prisons:

¥ÊLes auditoires des sŽnŽchaussŽes, se situaient en principe au cÏur des villes qui les abritaient.

 

 

Ainsi ˆ Lannion, lÕauditoire, b‰timent ŽlŽgant, se trouvait sur la place GŽnŽral-Leclerc (place du centre) ˆ lÕextrŽmitŽ nord de cette place, les halles occupant lÕautre extrŽmitŽ. Ë Saint-Brieuc, lÕauditoire se situait ˆ lÕH™tel de Ville. Ë Jugon, lÕauditoire ayant ŽtŽ incendiŽ, la sŽnŽchaussŽe louait un appartement en remplacement. Ë Dinan, lÕauditoire se tenait dans la cohue, salle longue construite en bois sur de forts piliers en bois dont le dessous Žtait occupŽ par la halle.

 

¥ÊLes prisons des sŽnŽchaussŽes se situaient gŽnŽralement aux abords des auditoires, cÕest le cas ˆ Lannion o les prisons se trouvaient derrire lÕauditoire.

 

 

Ë Saint-Brieuc, les prisons de la sŽnŽchaussŽes se trouvaient ˆ lÕH™tel de ville et ˆ Jugon o elles avaient ŽtŽ incendiŽes, les prisonniers Žtaient conduits sous escorte aux prisons de Lamballe. Quant ˆ Dinan, il y avait deux prisons la premire servait ˆ la dŽtention prŽventive des accusŽs et Žtait situŽe prs du sige de la sŽnŽchaussŽe. Celle qui servait ˆ la rŽclusion, Žtait Žtablie ˆ une des portes de la ville, la porte de lÕH™tellerie.

En tout Žtat de cause, ces prisons Žtaient loin de rŽpondre aux considŽrations dÕhumanitŽ  et de justice qui prŽvoyaient que ce sŽjour ne causa dÕautre peine que celle dՐtre privŽ de sa libertŽ.

 

c) Justice supŽrieure

 

 En 1485, le duc Franois II avait Žtabli un Parlement souverain ˆ Vannes qui siŽgeait ˆ lÕautomne. Ce Parlement fut muŽ en Grands Jours par le roi Charles VIII. En 1552 furent crŽŽs les PrŽsidiaux par le roi Henri II. Ë chaque prŽsidial correspondait un certain nombre de sŽnŽchaussŽes. Notre territoire dans sa plus grande partie dŽpendait du PrŽsidial de Rennes. Mais en 1588, le duc de Mercoeur Žrigea la cour et sŽnŽchaussŽe royale de Dinan en PrŽsidial, elle fut continuŽe jusquÕen 1599. Le PrŽsidial Žtait un tribunal Žtabli dans les grandes sŽnŽchaussŽes pour juger en dernier ressort.

Il fallut attendre mars 1553 pour que soit crŽŽ le Parlement de Bretagne, cour de justice souveraine rendant principalement des arrts sur appel des justices infŽrieures. Ce Parlement siŽgeait alternativement ˆ Rennes (aožt – septembre - octobre) et ˆ Nantes (fŽvrier – mars - avril). Le Parlement installŽ dans lÕancien couvent des Cordeliers ˆ Rennes ˆ partir de 1561 subit des modifications et des amŽnagements au fil du temps.

 

Cependant ˆ partir de juillet 1600, les sŽances deviennent semestrielles, fŽvrier ˆ juillet et aožt ˆ janvier. Un b‰timent particulier au Parlement devenait alors indispensable. La premire pierre du b‰timent actuel ne fut posŽe que le 15 septembre 1618. La prise de possession par le doyen des PrŽsidents du Parlement nÕeut lieu que le 16 janvier 1655. Le 18 septembre 1675, Louis XIV transfŽrait la cour ˆ Vannes pour punir Rennes de sa participation ˆ la rŽvolte du papier timbrŽ. La cour nÕy reviendra quÕen 1690.

 

Si par vocation premire, le parlement de Bretagne Žtait essentiellement occupŽ par les appels des jugements rendus dans son ressort tant en matire civile quÕen matire criminelle, il avait ˆ instruire et ˆ intervenir comme juridiction de premire instance dans une large palette de procs et de questions particulires qui Žchappaient aux compŽtences des autres juridictions de la province.

 

Dans son r™le de juridiction de premire instance, nous retrouvons en particulier le Parlement dans les affaires concernant les chapitres et les fiefs des Žvques, cÕest-ˆ-dire les rŽgaires. Les affaires  concernant les officiers royaux et les ecclŽsiastiques. Les affaires survenues dans lÕenceinte du Parlement. Les abus ou malversations des greffiers, huissiers et procureurs. Les affaires concernant les privilges des villes, communautŽs et paroisses. LՎtablissement des rglements des foires et marchŽs. Nous trouvons aussi les conflits de juridiction.

 

Mais le Parlement avait aussi une compŽtence administrative, telle que:

¥ÊLa tutelle des paroisses ou la police gŽnŽrale.

¥ÊLes contentieux et les dolŽances dont il Žtait instruit lui permettaient dՐtre informŽ des difficultŽs assez gŽnŽrales pour justifier des arrts dits de rglements dŽpassant le cadre strictement judiciaire.

 

3 - DŽroulement dÕun Procs (1687-1689)

 

Ce procs, que le Colonel Henri Huerre exposait dans dÕautres termes ˆ la SociŽtŽ dÕEmulation en 1945-46, Žtait extrait dÕun mŽmoire anonyme, imprimŽ et conservŽ aux archives du ch‰teau de Quintin, mais que lÕactuel propriŽtaire nÕa pu retrouver.

 

La juridiction de Quintin ˆ cette Žpoque comprenait alors comme officiers de justice ayant acquit leurs charges: un SŽnŽchal, Joseph Rouxel, un AllouŽ, Yves Tavel, un Lieutenant civil et criminel, Yves Tavel, qui cumulait les deux charges et le Procureur fiscal, Michel Chassin. La juridiction seigneuriale de Quintin Žtait dÕune certaine importance.

 

Les Faits:

Le jour des rois 1687 (9 janvier), un certain Jean Audic, sieur de TrŽvano dŽpose une plainte prs de lÕAllouŽ de Quintin contre Franoise Coron, ancienne domestique de son beau-pre Chauvel. Ce jour-lˆ, aux environs de midi, la Coron passant prs de la Halle o Audic se trouvait, aurait, non seulement injuriŽ celui-ci, mais lui aurait attribuŽ des malheurs domestiques et mis en doute lÕhonntetŽ de son pre. Non contente de ces excs de langage, elle aurait frappŽ  Audic dÕune Ç poignŽe de morue È quÕelle tenait ˆ la main.

 

De plus, et ce mme jour, alors quÕAudic surveillait la ferrure de son cheval, la Coron lÕaurait, derechef, insultŽ et lui aurait jetŽ une pierre qui atteignit et blessa son cheval. Tous deux se seraient alors battus.

 

Il semble que Franoise Coron ait dŽposŽ Žgalement une plainte chez lÕAllouŽ.

CÕest le dŽbut de lÕaffaire TrŽvano-Coron.

 

La ProcŽdure:

 

1 – devant la juridiction de Quintin

¥ÊLe 23 janvier, lÕun des tŽmoins, Denys, sergent et menuisier, est entendu.

¥ÊLe 24 janvier, le substitut du Procureur fiscal (ce dernier, Žtant parent de Audic (TrŽvano), a sans doute prŽfŽrŽ ne pas intervenir lui-mme), prend ses conclusions ˆ dŽcret dÕajournement personnel (note 1) contre la Coron.

¥ÊLe 25 janvier, de nouveaux tŽmoins sont entendus (Cadic, Lucas et Clairet) dans des conditions irrŽgulires.

¥ÊLe 27 janvier, on dŽcrte contre la Coron.

¥ÊLe 31 janvier, a lieu lÕinterrogatoire.

¥ÊLe 3 fŽvrier, la Coron est condamnŽe Ç par le SŽnŽchal et lÕAllouŽ È dit le mŽmoire, or ceci est invraisemblable, car ces deux juges ne jugaient jamais ensembles.  

2 – devant le Parlement

Le 13 janvier, Noble homme, Jean Loiseau, sieur de la Grange (Lagrange), Intendant du MarŽchal de Lorge, comte de Quintin, fait au nom de la Coron, bailler requte au Parlement de Bretagne pour rŽcuser les juges de Quintin en raison de la parentŽ de Audic (TrŽvano) avec le procureur fiscal, Michel Chassin, avec le greffier Garceau et des Ç intŽrts communs È quÕil y a entre lui et lÕallouŽ, sans doute dans le commerce des toiles.

 

Le Parlement fait droit ˆ cette requte et renvoie lÕaffaire devant la SŽnŽchaussŽe royale de Saint-Brieuc.

 

3 – devant la SŽnŽchaussŽe royale de Saint-Brieuc

En fŽvrier 1688, instruction de lÕaffaire ˆ Quintin.

 

Arrt rendu par les juges de Saint-Brieuc: On  dŽcrte TrŽvano, on fait appel au Parlement de la procŽdure faite ˆ Quintin contre la Coron avec prise ˆ partie (note 2), contre lÕallouŽ et le procureur fiscal, de la procŽdure faite ˆ Saint-Brieuc, contre TrŽvano.

 

4 – devant le Parlement exilŽ ˆ Vannes (1675-1690)

Le 28 mars 1688, le Parlement, sans sÕarrter ˆ la prise ˆ partie, alors quÕil devrait mettre lÕallouŽ hors de cause, casse la procŽdure de Quintin, confirme celle de Saint-Brieuc et condamne TrŽvano ˆ 400 livres dÕamende,  pour rŽparation, dommages et intŽrts.

Le parlement ordonne aussi, sur conclusions du procureur du Roi que les dŽclarations des tŽmoins demeureront au greffe.

 

En avril 1688, sur la base dÕune ancienne requte de Lagrange du 25 fŽvrier 1687, les tŽmoins, Clairet, Cadic, Lucas et Denis sont dŽcrŽtŽs dÕajournement personnel sur remontrance du procureur du Roi.

 

Les tŽmoins susnommŽs, sollicitŽs ˆ la fois par TrŽvano et Lagrange et peut-tre par lÕallouŽ, se rendent ˆ Vannes devant le Parlement, o ils sont interrogŽs. Mais Denis ne sÕy rend pas, prŽtendant nÕavoir rien ˆ dire.

Le 18 juin, Lagrange dŽpose une requte par laquelle il demande ˆ informer Ç que lÕallouŽ, sa mre et TrŽvano ont fabriquŽ les tŽmoins È.

 

Le 15 juillet 1688, la requte de Lagrange dŽtermine un arrt du Parlement. Le procureur du Roi ordonne que les tŽmoins de lÕaffaire TrŽvano-Coron seront interrogŽs comme tŽmoins dans lÕaffaire Lagrange-Tavel et charge dÕinformer sur les faits portŽs dans la requte de Lagrange. Un conseiller du Parlement de Bretagne est commis Ç pour faire le procs aux coupables jusquÕau jugement exclusivement È. Celui-ci fait alors une descente ˆ Quintin avec un substitut du Procureur gŽnŽral.

 

Treize tŽmoins sont entendus. On notera que les tŽmoins se contredisent sans cesse. Clairet, Lucas et Cadic sont ˆ nouveau interrogŽs.

Le 31 juillet 1688, le procs de ces trois particuliers est rŽglŽ ˆ Ç lÕextraordinaire È: lÕallouŽ soutient quÕil a entendu les tŽmoins lui-mme et que les dŽpositions ont bien ŽtŽ Žcrites en sa prŽsence.

 

Tavel est, alors Žlargi des prisons sous caution de 1Ê000 livres. Il doit toutefois, se rendre ˆ la suite de la cour (note 3) lors du procs principal.

Le 7 aožt 1668, Tavel Ç baille sa requte È pour tre renvoyŽ ˆ lÕexercice de sa charge.

 

Le 13 aožt 1668, Lagrange baille ˆ son tour requte, en demandant permission de Çfaire publier monitoire È (note 4) sur certains faits et il demande que lÕallouŽ soit retenu ˆ la cour.

Le 26 aožt 1668, lÕallouŽ baille sa requte, pour demander rapport de cet arrt, il articule dans cette requte, plusieurs faits qui doivent faire la conviction de Lagrange. Il prend des conclusions subsidiaires, afin que, en cas de publication dÕun monitoire, les faits articulŽs dans la prŽsente requte y soient compris et il demande, enfin, que pour prŽvenir toute subornation, Lagrange soit obligŽ de se rendre ˆ la suite de la cour.

 

DÕautre part, lÕallouŽ relve appel du dŽcret de prise de corps rendu par le conseiller du Parlement.

 

LÕaffaire est portŽe ˆ lÕaudience: lÕallouŽ fait le procs de la procŽdure et obtient, partiellement satisfaction: le 11 dŽcembre 1688, un arrt ordonne que les tŽmoins qui ont donnŽ leurs noms aux monitoires du 14 aožt seront entendus, mais quÕil sera publiŽ  de nouveaux monitoires, tant pour les faits allŽguŽs par lÕallouŽ, que pour ceux ŽnoncŽs par Lagrange. LÕallouŽ sera Žlargi de lÕarrt qui le retenait ˆ la suite de la cour. LÕallouŽ et Lagrange devront se prŽsenter lors du jugement.

LÕallouŽ, cette fois, Ç reprenait du poil de la bte È.

 

On publie de nouveaux monitoires, et un commissaire descend sur les lieux pour renvoyer, au plus vite, les dŽpositions des tŽmoins.

 

En janvier 1689, deux compagnies de Dragons de Bretagne (Compagnies de Haute-Touche et de CarnŽ), sŽjournent ˆ Quintin. Est-ce par crainte de troubles dans la ville ˆ lÕoccasion du procs ?

Le 31 mars 1689, un arrt rgle, ˆ lÕextraordinaire, le procs de lÕallouŽ de Quintin, de Lagrange, de Blaise commis du greffe et de Denis sergent.

 

La Sentence:

 

Le 21 juillet 1689, le Parlement de Bretagne prononce des condamnations trs sŽvres:

 

- LÕallouŽ et lieutenant de Quintin, Yves Tavel sieur de Kermel est condamnŽ a tre pendu et ŽtranglŽ, aprs avoir fait amende honorable, pour les faits suivants:

     ¥ÊSignature de dŽpositions de tŽmoins quÕil nÔa pas entendus,

     ¥ÊFabrication de faux tŽmoins,

     ¥ÊTentative dÕextorquer de fausses dŽclarations.

- Le sieur Audic, dit TrŽvano est, pour fabrication de faux tŽmoins, condamnŽ aux mmes peines, mais comme il est contumace, la pendaison nÕaura lieu quÕen effigie.

 

- Marie Bobis, mre du juge Tavel, mre de onze enfants, est condamnŽe ˆ 50 livres dÕamende et, solidairement avec son fils, aux dŽpends et frais de justice quÕon Žvalue ˆ la grosse somme de 10.000 Žcus.

 

- Olivier Biaize, commis du greffe, est condamnŽ aux galres ˆ perpŽtuitŽ, ainsi quÕun autre tŽmoin, Olivier Lucas.

 

- Denis, autre tŽmoin cumulant la charge de sergent avec le mŽtier de menuisier est condamnŽ ˆ 10 ans de bannissement.

 

- Clairet, jardinier, autre tŽmoin est mort en prison.

 

- Jean Cadic, aprs avoir subi la Ç question È ordinaire et extraordinaire È a ŽtŽ pendu, portant sur le dos la pancarte Ç faux tŽmoin È.

 

Quelque temps aprs la sentence, vers la fin de juillet 1689 la paroisse Saint-Thurian de Quintin fut profondŽment Žmue par la lecture de ces condamnations  au pr™ne de la grand-messe.

 

La conclusion de ce procs, nous la trouvons dans le mŽmoire du Ch‰teau de Quintin:

 

Ç  Voilˆ tous les crimes prŽtendus dont lÕallouŽ de Quintin Žtait accusŽ É le dŽmlŽ dÕune servante avec TrŽvano devait-il avoir des suites si terribles ? Un juge attachŽ ˆ un gibet, sa famille couverte de honte, pour avoir manquŽ dÕexactitude ˆ faire lever la main ˆ un tŽmoin, pour avoir commis une faute que tout ce quÕil y a de juges en France commet tous les jours. Mais, ici, non seulement on ™te la vie ˆ un juge, mais encore la condamnation va, par lÕintŽrt civil a plus de 10.000 Žcus È.

 

Ç  Les crimes les plus horribles ont-ils jamais ŽtŽ suivis dÕune si terrible et si funeste condamnation ? È

 

 

 

                                                                       Michel Chevalier

                                                                   http://eric.havel.free.fr

 

Notes:

(1) DÕaprs lÕEncyclopŽdie, Ç lÕajournement personnel est une assignation en manire criminelle par laquelle lÕaccusŽ est sommŽ de compara”tre en personne. Il se dŽcerne contre lÕaccusŽ lorsque le crime nÕest plus capital et quÕil nՎchet pas de peine afflictive ou infamante, ou contre une partie assignŽe seulement pour tre ou•e, laquelle a nŽgligŽ de compara”tre È.

(2) DÕaprs lÕEncyclopŽdie, Ç Prise ˆ partie ou intimation: Recours extraordinaire accordŽ ˆ une partie contre son juge dans les cas dŽfinis, ˆ lÕeffet de le rendre responsable de son mal jugŽ et de tous les dŽpends, dommages et intŽrts. È

(3) CÕest-ˆ-dire quÕil est ordonnŽ que les tŽmoins seront recollŽs et confrontŽs. Jusque-lˆ, la procŽdure, quoique criminelle, nÕest pas rŽputŽe vraiment Ç extraordinaire È.

(4) Monitoires: lettres qui sÕobtiennent du juge dՎglise et que lÕon publie au pr™ne des paroisses pour obliger les fidles de venir dŽposer ce quÕils savent des sujets qui y sont contenus, et ce, sous peine dÕexcommunication. Quand le juge sŽculier a permis dÕobtenir monitoire, lÕofficial est forcŽ de lÕaccorderÉ (EncyclopŽdie)

 

Bibliographie:

 

- Le Criminel devant ses juges en Bretagne aux 16e et 17e sicles - Christine Plessix-Buisset (StŽ dÕEmulation des C™tes dÕArmor)

- La Justice du Roi - Arlette Lebigre (Bibliothque Universitaire St-Brieuc)

- Histoire de la Bretagne - Henri de La Borderie (StŽ dÕEmulation des C™tes dÕArmor)

- Histoire de Bretagne - Durtelle de Saint-Sauveur (StŽ dÕEmulation des C™tes dÕArmor)

- Saint-Yves et les juristes – Thierry Hamon, UniversitŽ Rennes 1 (Revue "Armorik" Editions Anagrammes, Perros-Guirec, 2003) 

- Les Templiers et les Hospitaliers de Saint-Jean de JŽrusalem en Bretagne - AmŽdŽe Guillotin de Corson

- Histoire des Institutions de la Bretagne (Marcel Planiol)

- Les SŽnŽchaussŽes royales de Bretagne (1532-1790) - SŽvŽrine Desbords-Lissilour (Presses Universitaires de Rennes)

- Recherches sur Dinan – Luigi Odorici (StŽ dÕEmulation des C™tes dÕArmor)